HISTOIRE ET PATRIMOINE

Le Triadou possède un passé très ancien, puisque des traces d’habitations préhistoriques ont été repérées sur le territoire, témoignant de l’emplacement d’un village sur une petite colline. Il semblerait que de petites communautés, réunissant plusieurs familles, habitaient dans des cabanes groupées et élevaient chèvres et moutons. De cette lointaine époque, les drailles, ces chemins bordés de pierres qui servaient à canaliser les troupeaux, en sont l’héritage. Il en reste encore quelques traces visibles.

Un peu plus près de notre ère, à l’époque gallo-romaine, Le Triadou constituait un passage commercial obligé, ralliant Lattes au Pic Saint-Loup par la vallée du Lez. De cette grande période, le territoire de la commune conserve encore un four à tegulae, ces tuiles rectangulaires à rebords épais, et une voie ancienne bordée de murs qui desservait le site de Cassagnas.

Si le nom de Triadou ne remonte pas à des temps aussi lointains, il a tout de même une origine relativement ancienne. On en trouve la première citation sous la forme de « Triatorium » en 1193, dans le trésor des Chartres. Ce terme désignait, au Moyen âge, la place du village où, le soir, chaque propriétaire triait son propre bétail que le berger communal ramenait du pâturage.

En fait, à cette époque, Le Triadou n’était qu’un mas dépendant de la paroisse de Cassagnas. Sur son territoire, face au Pic Saint-Loup, se dressait fièrement une église champêtre, avec sa chapelle romane, son cloître et son presbytère. Ce prieuré, situé sur le site de Saint-Sébastien-de-Cassagnas, était bien plus connu sous le nom de « La Clastre », dérivé du latin claustrum désignant un cloître.

Au XVIIe siècle, la noblesse de robe envahit les campagnes et se rendit maîtresse de toutes les anciennes seigneuries. Ainsi se créèrent les vieilles familles du Triadou, dont certains noms demeurent encore.

A la Révolution, le presbytère fut vendu. Plus tard, en 1858, devant l’état de délabrement de l’église de La Clastre, les habitants du Triadou décidèrent d’en construire une nouvelle, au centre de leur village. C’est ainsi que cette construction préromane sombra lentement dans l’oubli.

Il fallut attendre 1989 pour que le conseil municipal du Triadou décide d’entamer un important processus de réhabilitation. Il fallut pour cela reconstituer le patrimoine immobilier en rachetant les terres de l’ancienne localité de Saint-Sébastien-de-Cassagnas, ainsi que le cloître et le presbytère. Entre temps, une école fut bâtie en 1892. L’année 1912 vit la construction d’un puits communal. L’électrification fut opérée de 1923 à 1925, et de 1930 à 1936 on réalisa l’adduction d’eau courante.

On peut dire qu’après être sorti de la préhistoire et de l’époque gallo-romaine, Le Triadou a su quitter le Moyen âge. C’est maintenant un petit village avec tout le confort moderne. Ni trop loin, ni trop près de Montpellier, avec les avantages sans les inconvénients, on y cultive le bien vivre au milieu des garrigues odorantes environnantes.